Les bâtiments connectés intelligents  révolutionnent le monde de l’immobilier. On estime à 20 % la part des immeubles de bureaux en France qui seront connectés d’ici 2025. Dotés de capteurs et d’actionneurs, ces bâtiments collectent des données en temps réel, offrant ainsi un fort potentiel d’optimisation. L’exploitation de ces données peut même permettre jusqu’à 40 % de réduction de la consommation énergétique, tout en améliorant le confort et la sécurité des occupants. Mais comment exploiter efficacement ces informations pour maximiser la performance du bâtiment ? Jérôme Fenwick, CTO, cofondateur de Synox et maître d’œuvre (avec Emmanuel Mouton, CEO et cofondateur de Synox) apporte son expertise sur le sujet.

Réduire la consommation énergétique des bâtiments

Avec les données collectées, un gestionnaire de bâtiment connecté intelligent peut améliorer l’usage du bâtiment de différentes manières et espérer une réduction de sa consommation d’environ 20% à 40% ! Par exemple, les données peuvent être utilisées pour identifier les zones à fort potentiel d’économies et pour mesurer le retour sur investissement.

Améliorer le confort des occupants d’un bâtiment.

Ce n’est pas fini !

Les bénéfices d’un immeuble connecté ne s’arrêtent pas là. Les bâtiments connectés intelligents peuvent améliorer le confort des occupants d’un bâtiment de 20 à 30 % selon une étude menée en 2020 par différents instituts de recherche dans le tertiaire.

En mesurant la température, l’éclairage et la ventilation (pour ne citer qu’eux), nous sommes capables d’adapter ces paramètres en fonction des besoins des occupants.

Dans le futur bâtiment intelligent de Synox, à Castelnau-le-Lez (près de Montpellier), tous les occupants seront usagers. Pour cela il y aura des règles, des formations et un accompagnement au changement.

Au-delà du volet économique, écologique et confort, il y a aussi un volet sécuritaire.

Effectivement, un immeuble intelligent est capable de détecter des intrusions, des incendies ou d’autres incidents plus ou moins majeurs, qui nécessitent une action automatisée ou non.

Selon une étude du cabinet McKinsey & Company, un immeuble intelligent permettrait de réduire le risque d’intrusion de 30 à 50%, par rapport à un immeuble classique. C’est une vraie préoccupation pour les chefs d’entreprises et le facility management.

N’oubliez pas qu’un bâtiment bien conçu, avec des espaces modulables, apporte un certain confort et bien-être au travail. Cela permet d’investir sur son capital humain.

Qu’est-ce que l’immotique ?

Plus que la domotique, l’immotique est le néologisme préféré des professionnels du bâtiment tertiaire ou public. L’immotique désigne un immeuble intelligent doté de solutions de mesures et d’actionneurs informatisés et automatisés.

L’exploitation d’un bâtiment connecté intelligent nécessite forcément l’utilisation d’une plateforme IoT et de data management. Ces outils permettent de collecter, d’analyser, de visualiser et d’exploiter les données collectées par les capteurs. Mais aussi d’actionner manuellement ou automatiquement des objets à distance. Un gain de temps précieux pour le facility management. L’exploitation des immeubles intelligents repose sur plusieurs technologies clés, notamment :

• • • Le Cloud computing permet de collecter, de stocker et d’analyser les données collectées par les bâtiments connectés intelligents.
    • L’intelligence artificielle peut être utilisée pour analyser les données, identifier des tendances et détecter les anomalies.
    • L’analyse de données : les outils d’analyse de données permettent de visualiser et d’interpréter les données collectées pour agir en conséquence.
    • Les capteurs collectent les données sur l’environnement et les équipements du bâtiment.
    • Les actionneurs déclenchent des actions en fonction des données collectées par les capteurs.
    • Les logiciels de gestion du bâtiment restituent les données collectées par les capteurs.
    • Les serveurs sécurisés stockent les données de façon fiable.

Les types de réseaux utilisés

L’immotique apporte de la réactivité, de la sécurité et de la fiabilité. L’inconvénient pourrait être l’importance du câblage mais il permet aussi la redistribution des informations, là où le réseau IP a une capillarité plus dense. Il est donc important de réfléchir en amont à ses usages et ses priorités pour choisir les réseaux les plus adaptés.

« On ne s’interdit pas d’utiliser la technologie LoRa sur des capteurs qui nécessitent moins de réactivité. Notre rôle est de pouvoir interchanger les capteurs, on devra donc s’adapter. D’où l’utilité du réseau radio pour expérimenter. »  Jérôme FENWICK, CTO de Synox.

Pour limiter les coûts et l’impact sur l’environnement, Synox a choisi des protocoles adaptés pour mutualiser la connectivité et ainsi la multiplicité des types de câblage différents.

Le secret ? Rester sur des technologies IP, déjà câblées, auxquelles les équipements peuvent se connecter avec un système de sécurité qui isole chaque type de réseau. « Nous allons utiliser un sous-réseau dédié aux objets connectés pour maitriser la remontée des données vers les serveurs. Ce qui a réduit le choix à deux technologies : le BACnet IP et le ModbusTCP. Nous avons besoin de réactivité. »

Notamment pour les organes de confort, d’accès et de sécurité du bâtiment où le câblage est obligatoire.

Alors que les bornes de recharge pour les voitures électriques elles, seront reliées et alimentées par les panneaux photovoltaïques.

Chez Synox, le parcours utilisateur démarrera dès l’entrée dans l’enceinte du bâtiment. L’objectif est d’essayer de maitriser un maximum de paramètres, en fonction des saisons, pour la consommation d’énergie par exemple. Mettre en place des règles permet d’avoir une stratégie de performance énergétique : « On ne se base pas juste sur une télécommande mais on va pouvoir tester, itérer pour avoir un bâtiment intelligent non pas seulement grâce à l’intelligence artificielle mais aussi grâce aux retours d’expérience des utilisateurs (avec le machine learning). Avec 80% du toit recouverts de panneaux photovoltaïques connectés, la consommation électrique du bâtiment en journée est assurée et quasiment gratuite, en plus d’être ‘’verte’’. »

Les systèmes de sécurité des données

La sécurité des données dans les bâtiments connectés commence dès la conception. Intégrer des pares-feux dans le réseau et établir une stratégie de sécurité des données pour les équipements actifs est essentiel. Chez Synox, l’expertise interne en paramétrage est complétée par un spécialiste des réseaux sécurisés, notamment avec la marque Ineo d’Equance. L’approche proactive de la sécurité est la pierre angulaire d’un bâtiment connecté et intelligent.

Quant à la gouvernance des données ?

Tout est géré par les solutions Synox parce que l’exploitant des usages du bâtiment est propriétaire de la donnée. En revanche, il faut impérativement déclarer le stockage d’informations et leur traitement pour respecter le règlement RGPD.

« J’étais très surpris de constater le morcelage de tout cet écosystème. Nous, notre objectif est d’apporter de la valeur avec des outils de gestion du bâtiment (« GTB ») ouverts et interopérables. Et, c’est un vrai challenge car ce n’est actuellement pas toujours pensé pour les usagers du bâtiment. » Jérôme FENWICK, CTO de Synox.

Pour réussir à exploiter votre bâtiment connecté intelligent efficacement :

• • • Choisissez une plateforme IoT adaptée à vos besoins en matière de gestion du bâtiment.
    • Utilisez des outils d’analyse puissants pour tirer le meilleur parti de vos données.
    • Partagez les résultats de vos analyses aux occupants du bâtiment.
    • Formez les équipes à l’exploitation des outils.

Selon Jérôme Fenwick, CTO de Synox, pour réussir à exploiter efficacement son immeuble intelligent, il faut penser aux usages et intégrer les équipements actifs dès le début. Le projet entier doit graviter autour du BIM sans sous-estimer son utilité.

« Pour nous les plans 2D et 3D ne suffisaient pas, en utilisant la réalité virtuelle (VR) nous avons gagné un temps fou et surtout nous avons identifié des anomalies à temps. »

Ensuite, pensez à bien choisir vos corps d’état en fonction de la valeur ajoutée. En effet, il faut casser la vision parfois en silo des experts pour avoir une approche macro.

L’organisation et la communication sont les éléments clés. Ce sont tous les corps de métiers qui sont représentés autour de la table de réunion de chantier hebdomadaire. L’agilité permet aussi de limiter les surcouts du second œuvre qui sont très fréquents (de 15 à 20%).

Enfin, pensez à dimensionner la mise en place des technologies (comme les panneaux photovoltaïques) en vous mettant sur des crêtes de consommation pertinentes.

Cela représente un coût mais vous assure un retour sur investissement. Notamment avec l’augmentation du coût de l’énergie ces dernières années, il est important de maitriser cette ressource.

On récapitule ?

L’exploitation d’un bâtiment intelligent est un enjeu stratégique pour les entreprises. En collectant et en analysant les données collectées, les entreprises peuvent améliorer la performance de leur bâtiment et l’expérience des occupants. C’est une étape essentielle pour tirer le meilleur parti de ses données. En suivant les bonnes pratiques présentées dans cet article, vous pourrez améliorer la performance de votre bâtiment, réduire sa consommation énergétique et améliorer le confort des occupants.