Comment être « numérique responsable » ? Les conseils du CEO
Emmanuel MOUTON, CEO de Synox et de SoFLEET.
Le numérique responsable est un ensemble d’actions visant à protéger l’environnement et la vie privée des utilisateurs. Notamment par le biais de l’éco-conception logicielle, la maitrise de sa consommation énergétique et la maitrise du cycle de vie des équipements.
Selon Emmanuel MOUTON, CEO de Synox, le numérique responsable consiste d’abord à prendre conscience des enjeux et enclencher une démarche écoresponsable globale dans l’entreprise, peu importe sa taille, en l’inscrivant dans la culture de l’entreprise. Après la phase de prise de conscience écologique, il est essentiel de mesurer ses actions pour mieux réduire leur impact sur l’environnement.
« Dans le numérique, être responsable commence par l’écoconception logicielle. C’est-à-dire : comment construire des produits et des services avec une faible empreinte et limiter sa consommation énergétique ? ».
Emmanuel MOUTON, CEO de Synox
Qu’est-ce que le numérique responsable
L’objectif du numérique responsable, est de concevoir des logiciels web performants, usercentric et à la fois respectueux de l’environnement. Pour limiter cet impact sur l’environnement, on se concentre sur la maitrise des consommations :
- Du Data Center
- Du CPU (« Central Processing Unit », ou « Unité Centrale de Traitement »)
- Des énergies nécessaires à l’activité
- Du stockage des données (pertinence, péremption, effacement, consolidation…)
L’amélioration de l’expérience utilisateur est bien plus souvent compatible avec la réduction de son empreinte carbone qu’on ne le croit. En effet, l’UX/UI de l’interface aussi est un critère très important de l’écoconception, puisque l’on va étudier et anticiper le comportement des utilisateurs mais aussi la consommation des écrans et du processeur de leur appareil.
On commence donc à se poser la question : « Cette fonctionnalité est-elle réellement utile pour l’utilisateur ? 🤔 »
4%
« Le numérique serait responsable de 3 à 4% des émissions de Co2, selon l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques).
C’est la raison pour laquelle la loi visant à limiter l’empreinte environnementale du numérique (Reen) du 15 novembre 2021, projette de faire converger la transformation digitale et la transition écologique pour responsabiliser les acteurs du secteur. »
Le rôle majeur de l’écoconception
Comment faire des choix « responsables »
Dans l’IoT, l’écoconception prend tout son sens avec l’eco-design ou “éco by design” pour la fabrication des objets connectés. Il y a aussi le choix des télécoms et des connectivités que l’on va utiliser pour répondre à l’usage de la façon la plus raisonnée possible, en termes de consommation. Par exemple : on utilise la connectivité LoRa ou Sigfox pour faire communiquer des objets à courte distance et le réseau cellulaire pour une connectivité à distance (comme dans le suivi du transport ou la télésurveillance).
« Il est impératif de bien connaitre les capteurs et la technologie utilisée pour leur fabrication car ces composants restent la première source de consommation en carbone. Notre responsabilité est d’apporter le conseil le plus éclairé à nos clients dans leur choix de capteurs. »
Emmanuel MOUTON, CEO de Synox
Sur un même usage, on aura tendance à privilégier un objet éco-conçu, avec un cycle de vie plus long, recyclable, et avec des caractéristiques plus « durables » (matériaux recyclables, provenance, autonomie de l’objet, typologie de batterie…). Ces indicateurs nous permettent d’aider nos clients à faire des choix adaptés et éclairés.
L’éthique de la donnée
En tant qu’acteur et pionnier de l’IoT, nous avons une responsabilité liée au traitement et à l’utilisation de la donnée. Que ce soit pour développer des algorithmes d’intelligence artificielle ou à des fins d’information et d’amélioration, la transparence est de mise.
« Il s’agit d’une sorte de charte déontologique qui fait notre vision. Cela est forcément subjectif mais c’est une démarche que nous mettons en place. »
Par exemple : nous avons choisi de travailler avec un Data Center de type Tiers IV Certifié et implanté sur le territoire français, afin de garantir la sécurité et la souveraineté des données de nos clients et limiter notre empreinte carbone.
Quels sont les bons réflexes à adopter ?
Faire prendre conscience autour de soi contribue à former et informer sur les bons réflexes à adopter. C’est une démarche commune avec des résultats concrets et visibles. Évaluer les impacts, nécessite de bénéficier de la bonne information et pour cela la mesure est essentielle.
« Pour prendre les bonnes décisions, encore faut-il savoir où l’on souhaite aller. Il reste du travail pour identifier : ce que l’on mesure et comment on mesure ? Savoir évaluer les critères. »
L’ADEME a lancé une démarche de standardisation et de normalisation, notamment avec des guides de bonnes pratiques. Les entreprises peuvent aussi accéder à des formations dans le but d’être labellisées, comme avec le label Numérique Responsable.
Connaissez-vous le « Cyber-score » ?
En 2021, un projet de loi sur la connaissance du niveau de sureté informatique a été déposé par un sénateur français qui s’inspire du « nutri-score » alimentaire que l’on connait tous.
Comment rendre le numérique responsable accessible à toutes les entreprises ?
« Le numérique responsable, c’est aussi une question de volonté ! »
Il existe des formations, des accompagnements, des associations et des organismes publics qui informent les entreprises au quotidien, comme l’ADEME, la DINUM (Direction Ministérielle du Numérique) ou encore les clusters d’entreprises comme le cluster numérique Digital 113.
La DINUM est un organisme public, qui a pour vocation de « créer le service public de demain avec le numérique ». Elle informe et accompagne grâce à des méthodologies et des ‘’boîtes à outils’’ pour réussir leur transition numérique.
Digital 113 est un cluster numérique avec plus de 300 entreprises qui sont actrices du changement et moteurs de l’innovation.
« En tant que président du cluster Digital 113, je suis ravi de faire partie d’une association qui souhaite fédérer les acteurs du numérique (sociétés de services, hébergeurs, concepteurs IA etc…) en région Occitanie et partager des bonnes pratiques. Cela fait neuf ans que Synox est engagée sur le green IT. »
Emmanuel MOUTON, CEO de Synox
L’organisme propose des groupes de travail, des formations et de l’accompagnement, notamment pour aider les entreprises à être labellisées « numérique responsable ». Découvrez le replay du webinar IoT Responsable & Durable : greenwashing ? de la Cross Factory IoT x NRD.
Comme le rappelle Emmanuel MOUTON : « il ne faut surtout pas hésiter à se faire accompagner ! »
La région Occitanie est un territoire d’excellence dans ce domaine. La CCI Hérault propose d’aider les entreprises à enclencher leur démarche responsable, en commençant par un audit. Le numérique responsable est une démarche globale et sérieuse qui nécessite l’investissement de tous au sein d’une structure.
« Il faut embarquer tout le monde. »
Il y a aussi des acteurs de ce changement qui apportent une dimension particulière à cette vision et permettent souvent de passer un pallier.
Comme les fabricants et les bureaux d’études qui choisissent de se concentrer sur la recherche et l’innovation pour proposer mieux et responsable. Dans l’IoT on parle de plus en plus du sur-mesure et du reconditionné.
Au-delà de permettre l’accès à la technologie au plus grand nombre, les appareils reconditionnés sont une vraie solution environnementale dans le secteur. Les collectivités aussi sont « moteurs » : dans leur choix des prestataires mais aussi dans la réponse aux enjeux autour de la construction et du logement.
« Je pense que l’Europe est précurseur des méthodes de réduction de l’empreinte carbone des entreprises, notamment avec la réduction de consommation d’énergies et l’éthique des données avec le règlement RGPD. »
Emmanuel MOUTON, CEO de Synox
Le bon conseil !
Le label NR (Numérique Responsable) permet d’être référencé comme une entreprise engagée et accréditée. Digital 113 propose un accompagnement personnalisé construit avec une communauté d’experts, en partenariat avec l’Agence LUCIE et l’Institut du Numérique Responsable.
Numérique responsable : comment être labellisé ?
Faut-il un responsable pour piloter une démarche de numérique responsable et durable en entreprise ?
Comme toute démarche, il faut un référent c’est certain. Une personne qui pilote et coordonne les projets autour du numérique responsable et qui soit un référent parmi les salariés. C’est un sujet qui est transversal à tous les services et qui s’inscrit dans la démarche RSE et les valeurs de l’entreprise.
« Chez Synox, nous avons choisi une personne qui a une double casquette : Responsable Sécurité & Numérique Responsable et DPO (Délégué à la Protection des Données). Cette personne combine la vision technique, éthique et sécurité. »
Emmanuel MOUTON, CEO de Synox
Synox labelisée Smart and Secure
De plus en plus d’entreprises veulent s’engager vers un numérique responsable et durable. Et beaucoup recherchent à travailler avec des partenaires qui ont des convictions. Chez Synox nous sommes conscients de ces enjeux et tenons à proposer à nos clients et partenaires de s’engager à nos côtés.
« Recevoir le label Smart&Secure IoT permet de confirmer notre expertise dans le domaine, auprès de tout l’écosystème IoT et de nos clients. C’est aussi un bon moyen d’affirmer notre recherche d’amélioration continue pour : former nos équipes avec des cas d’usages réels, accompagner nos clients et garder une longueur d’avance en matière de cybersécurité. »
Jérôme FENWICK, CTO de Synox
Comment Synox se positionne sur le numérique responsable ?
Notre positionnement sur le numérique responsable s’intensifie davantage avec notre présence aux cotés des collectivités et des acteurs de grands groupes. Il faut s’investir par conviction, par anticipation du marché mais c’est aussi une nécessité. En 2023 nous travaillons sur notre charte numérique responsable pour crétiser et compiler nos actions. Les 3 principaux critères de différenciation pour une même innovation :
- L’empreinte environnementale
- L’engagement éthique
- La dimension sécurité
Par exemple, en 2023, nous avons intégré une balise 100% autonome en énergie grâce à la technologie photovoltaïque qui permet d’éviter l’utilisation des batteries.
Nos offres sont évolutives et nous continuerons de tendre vers une technologie IoT plus responsable.
À l’avenir, nous pensons que ce sera le 1er critère de choix d’un prestataire. C’est la raison pour laquelle nous avons établie une “charte fournisseur”, pour embarquer nos partenaires dans notre démarche.
Synox obtient le niveau 1 du label !
Dans un monde de plus en plus digital, Synox opte pour un modèle numérique soutenable, un engagement désormais reconnu par le label Numérique Responsable.
Alors, le numérique responsable, c’est pour demain ?
Pour répondre aux objectifs d’ici 2050 de la Commission européenne, La France a confié à l’ADEME et l’Arcep la mission de mesurer l’empreinte environnementale du numérique dans l’hexagone et d’identifier les meilleurs leviers et les bons réflexes à adopter pour le réduire.
Mais en parallèle, il est de la responsabilité de l’entreprise elle-même de choisir ses équipements, gérer sa consommation d’énergies et avoir la volonté de maitriser son impact carbone.
« Personnellement, je suis partisan du low tech qui consiste à utiliser plus longtemps ses appareils pour rallonger leur cycle de vie. ».
Emmanuel MOUTON, CEO de Synox et de SoFLEET.
À propos de Synox
Synox est créateur français de solutions IoT.
Pionnier de l’IoT depuis plus de 15 ans, nous facilitons le métier de nos 700 clients en France, en Europe (et de par le Monde), en imaginant des écosystèmes IoT à forte valeur ajoutée : puissants et invisibles, durables et responsables, ajustés à leurs besoins, taillés pour leurs usages.
Guidée par son esprit d’aventure et son équipage, Synox place l’humain et la planète en premier, l’innovation à la pointe et le service à la french.