Smart Industry
L’IoT au cœur de la 4e révolution industrielle
Jérôme FENWICK, CTO de Synox
CTO de Synox depuis 2010, Jérôme Fenwick est aux commandes du pôle technique et pilote, en étroite collaboration avec Emmanuel Mouton, la transformation digitale des entreprises.
Présent dans de nombreux secteurs comme le transport, la smart city ou encore la santé, l’internet des objets pénètre également l’industrie, à tel point qu’on parle désormais de smart industrie ou d’industrie 4.0. Jérôme Fenwick revient sur ce phénomène inévitable et puissant en nous dressant un état des lieux précis et détaillé des enjeux actuels de l’IoT dans le secteur industriel. Vecteur de sécurité, de productivité, d’anticipation et d’amélioration de l’ensemble des process à l’œuvre, l’internet des objets a toute sa place dans l’industrie. Mais avant d’en savoir plus sur cette 4e révolution industrielle, retour sur une rencontre décisive.
L’IoT, une histoire de passionnés
Je connais Emmanuel Mouton depuis très longtemps, nous avons fait nos études et nos premières armes dans les grandes sociétés de services ensemble. Emmanuel a très vite senti le mouvement de la mobilité. En 2003, alors que j’officie comme directeur de projet dans de grandes ESN (entreprise de services du numérique), Emmanuel crée son entreprise autour des premiers usages mobiles. En 2010, alors que le secteur de l’IoT commence à décoller, il me dit « je pense que l’aventure en vaut vraiment la peine, j’aimerais qu’on travaille ensemble et que tu t’occupes de toute la partie opérationnelle ».
J’intègre Synox en 2010. Durant les trois premières années, avec les ressources clés de Synox, je m’imprègne du secteur et me prends réellement de passion pour les projets IoT, à la fois centrés sur le terrain, mobiles et technologiques. Avec Synox je touche au hardware, au terrain et c’est mon côté bricoleur qui se prend de passion pour cet univers très concret, loin de l’informatique de gestion. C’est de l’apport concret d’un objet sur le terrain, celui qui va permettre de faciliter la vie des personnes qui ont à intervenir. L’enjeu pour nous c’est de trouver les meilleures solutions, les meilleurs objets, les meilleures technologies de communication capables d’apporter de l’information nouvelle pour traiter ces besoins.
Les qualités d’un directeur technique de l’internet des objets
La première qualité que nous devons avoir c’est l’écoute. Nous devons travailler au plus près des besoins du client. Ensuite, en fonction de la situation géographique de la structure sur laquelle nous intervenons, nous devons faire preuve d’adaptation, pour que nos choix de capteurs et de technologies apportent une vraie plus-value au client.
Avec des machines connectées, nos clients ont accès à un historique contextuel pour comprendre la panne et améliorer les capacités de leurs machines. Donc au-delà de l’accompagnement, on offre aussi à nos clients la possibilité d’améliorer leur qualité de service et leur outil industriel, grâce à des machines beaucoup plus fiables. En récoltant les données et en les affichant via nos plateformes, on va aussi permettre au client de se fabriquer ses propres algorithmes et ses propres visualisations pour construire les modèles qui correspondent à ses besoins et à son secteur d’activité.
L’IoT transforme l’industrie en préservant l’intégrité des systèmes propriétaires des machines
Depuis la fin des années 90, les usines sont équipées de capteurs, de machines-outils et autres éléments connectés permettant de piloter les usines localement. Là où l’IoT apporte des améliorations, une transformation en profondeur, c’est au niveau de sa capacité à intervenir de manière autonome sur des systèmes propriétaires en place, sans que cela ne fasse prendre de risque à la sécurité des données propres au site.
En effet, avec l’IoT, nous n’allons pas ajouter de nouvelles fonctionnalités sur les systèmes propriétaires des machines, souvent complexes et sous contrat de maintenance.
“L’avantage de l’IoT, c’est de permettre de positionner des petits capteurs autonomes sur des machines existantes sans attaquer l’intégrité de la machine, sans interférer avec le système d’alimentation”
Par exemple, on va poser une sonde de température sur une machine pour obtenir des informations sur un système existant et permettre au client de se fabriquer ses propres cas d’usage. Cela permet d’obtenir des informations précises sur des machines qui ont parfois une centaine d’années, ou bien de connecter entre elles des machines qui n’ont pas été prévues pour cela à l’origine.
L’IoT au service de l’industrie mobile
Dans la smart industrie, il y a aussi toute la partie industrie mobile. Certains de nos clients ont des usines transportables, des systèmes de fabrication de route par exemple, avec des cuves à émulsion qui peuvent être suivies en temps réel et de n’importe où. L’IoT permet de les opérer et de les superviser à distance.
“Aujourd’hui on ne va pas simplement superviser une usine, mais un ensemble d’usines, un ensemble d’unités de traitement qui vont être déployées dans la nature à différentes échelles ”
L’industrie 4.0 : plus productive, plus sécurisée, plus autonome
L’IoT dans l’industrie permet également d’améliorer tout ce qui est de l’ordre de la productivité, de la sécurité et de l’autonomie. On peut vérifier la sécurité du fonctionnement des machines, leur vibration, on peut connecter les écrous et ainsi vérifier si les scellements au sol des machines-outils ne se desserrent pas. L’internet des objets ouvre ainsi de nouvelles perspectives aux industriels, notamment en ce qui concerne tout ce qui était difficilement automatisable ou en tout cas difficilement gérable à distance. Je pense aussi à toute la maintenance préventive qui devait être prévue à l’avance.
“Aujourd’hui on peut avoir de l’information en temps réel et intervenir au moment, voire juste avant le moment fatidique pour anticiper et garantir une capacité de production optimale de l’outil industriel ”
IoT et RSE : de vrais atouts pour l’industrie
Il y a aussi toute la partie diminution de déplacement liée aux interventions sur les machines, sur leur maintenance préventive, pour vérifier si à l’instant T elles fonctionnent correctement ou pas. Ici l’IoT apporte une plus-value écologique. Sur le côté humain et social, c’est aussi un moyen de valoriser le travail des Hommes, de permettre à des personnes de se concentrer sur des tâches beaucoup plus valorisantes quand les devices se chargent des aspects répétitifs. L’IoT apporte aussi une amélioration de la qualité de service et donc une plus-value globale pour l’industrie. Nos clients mainteneurs industriels, plutôt que de vendre des tournées de maintenance préventive vont garantir grâce à l’internet des objets du temps de fonctionnement. On est donc sur un nouveau paradigme.
Une nouvelle ère pour l’industrie
Là où les industriels vendaient du matériel ou de la prestation, ils vendent maintenant du service. Cela leur permet d’accéder à un business récurrent. Le fabricant de pompes à chaleur qui vendait autrefois une pompe va la vendre aujourd’hui en l’incluant dans son dispositif d’abonnement. Le client va donc lui acheter du 22 degrés à l’année, que ce soit en chaud ou en froid ce qui lui garantit un revenu régulier et sécurisé.
“On est dans une ère où on a plus tendance à acheter du service qu’à acheter du matériel ”
Finalement l’IoT permet d’accompagner cette transformation des usages parce qu’elle permet de mesurer. Par exemple, pour toutes les machines industrielles qui ont des consommables, on va pouvoir mesurer le taux de consommable et intervenir avant d’arriver à écoulement total des stocks. Avec l’IoT il n’y a plus d’interruption, l’information transite facilement par les ondes, avec peu de données mais une forte valeur ajoutée.
“C’est là où la révolution industrielle se fait, on enlève cette adhérence avec la sécurité du système d’information puisque nos solutions ne sont pas connectées au réseau interne de l’entreprise ni directement à la machine ”
Cela assure l’intégrité des installations et une sécurité absolue au système comme à la machine. Les données sont captées par contact avec l’appareil et non pas directement intégrées à lui. C’est cette souplesse qui incite aussi les industriels à passer à l’IoT.
L’IoT et l’IA au cœur des enjeux actuels de l’industrie 4.0
Aujourd’hui on met en place de nombreux projets liés à l’intelligence artificielle. En effet, plus tôt on peut détecter à quel moment une machine va tomber en panne, plus tôt il est possible d’intervenir et la capacité de production s’en trouve moins impactée. D’où l’importance d’avoir un système ultra performant, un système qui soit capable de prendre en compte la totalité des capteurs sur site et de s’apercevoir par exemple qu’on a une variation du champ magnétique parce que certains moteurs tournent différemment ou ont des vibrations qui augmentent.
Autre exemple, un client me disait récemment : « ça fait trente ans qu’on utilise ce moteur mais on s’est rendu compte seulement aujourd’hui, en faisant la corrélation entre la météo et le taux de vibration des moteurs, qu’il tombait plus en panne en hiver, et cela parce que les joints sont secs à cause des températures plus froides ». Là typiquement, c’est grâce à la donnée et aux algorithmes de l’IA que ce client a pu constater que la vibration des machines était sensible à la pression atmosphérique.
“L’Intelligence Artificielle permet d’ouvrir le champ des possibles, de croiser des paramètres et d’identifier des interactions dans un système industriel global ultra complexe a priori ”
L’avantage de l’IA, et de sa capacité cognitive qui est bien supérieure à celle de l’humain, c’est qu’elle va croiser tous les paramètres qui vont être mesurés et captés par un device gros comme une boîte d’allumettes.
CTO dans l’IoT, la passion au quotidien
Ça fait onze ans que je suis chez Synox, et ce qui me passionne c’est qu’aucune journée, aucun projet ne se ressemblent. Les clients nous envoient beaucoup de machines à étudier et dès qu’on en ouvre une, c’est à chaque fois une nouvelle surprise. Pour vous donner une idée, on a connecté des pompes à chaleur, des machines à café et même à analyse de sang, des voitures, des camions, des bus ou encore des tramways.
“Écouter le client et comprendre ce qu’on peut lui apporter en trouvant le bon objet à déployer pour soulager la douleur grâce aux technologies de l’IoT, c’est passionnant”
Jérôme FENWICK, CTO de Synox.
C’est aussi la magie de comprendre ce qui se passe sur le terrain sans y être. La situation sanitaire actuelle pointe du doigt le fait qu’on ne peut pas être en permanence sur le terrain. Certains de nos clients sont présents un peu partout dans le monde, tout en ayant une expertise très centralisée dans leurs labo R&D. L’IoT permet de faire le pont entre tout ce qui est déployé sur la planète et les laboratoires, via la donnée et son transport.
L’accompagnement et la nouveauté permanente m’animent, la complexité des équipements que nous proposons aussi, et encore ce n’est que le début. D’ailleurs l’ensemble de mon équipe est passionné et aime jouer avec la technologie, chercher, explorer pour amener ce service au client. Ce qui me plaît c’est aussi de continuer, encore aujourd’hui, à m’amuser au quotidien et à m’émerveiller chaque jour.
À propos de Synox
Éditeur et intégrateur de plateformes IoT, Synox accompagne les entreprises et collectivités désireuses de mettre en place, facilement et en toute sécurité, leurs projets IoT quel que soit les objets et la technologie utilisés.
Sa mission : permettre aux entreprises et collectivités, de se transformer, en tirant parti du potentiel des nouvelles technologies de l’IoT, en toute autonomie et dans une logique de développement durable.
À propos de Jérôme FENWICK
Passionné de technologie, Jérôme a débuté sa carrière en tant que concepteur développeur d’applications de gestion et de business intelligence avec une forte spécialisation dans les bases de données décisionnelles. Il évolue ensuite dans des SSII majeures dans l’expertise technique puis le pilotage de projets stratégiques pour les grands comptes. C’est l’attrait pour le monde captivant de la mobilité puis de l’Internet des Objets l’amène tout naturellement chez Synox. Aujourd’hui CTO, il accompagne Emmanuel au quotidien pour porter la vision de l’entreprise à travers les nombreux projets innovants.