Récompensé par l’IoT Solutions World Congress 2018 pour une solution d’innovation expérimentée sur le site nucléaire EDF de Golfech et réalisée en partenariat avec SYNOX, le CEO d’IOTEROP, aux côtés d’Emmanuel Mouton, a bien voulu répondre à nos questions concernant les objets connectés, la standardisation et l’interopérabilité. Retour sur une vision commune, une collaboration gagnante et des perspectives d’avenir prometteuses dans un secteur qui se structure chaque jour un peu plus.
Comment définiriez-vous vos activités respectives ? Qu’est-ce qui fait votre complémentarité ?
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
IOTEROP est avant tout un fournisseur technologique qui apporte des solutions permettant aux industriels de créer une nouvelle génération d’objets connectés, plus intelligents, pouvant être pilotés et mis à jour à distance. Des objets sur lesquels on va pouvoir injecter des politiques de comportements dynamiques et capables de s’interfacer sur une multitude de réseaux totalement sécurisés. Notre objectif est de capitaliser sur des standards ouverts permettant l’interopérabilité.
Interopérabilité, Sécurité, et Gestion à distance sont les 3 mots qui définissent notre activité.
Diriez-vous que votre activité est essentiellement appliquée à l’industrie ?
Hatem Oueslati CEO, IOTEROP :
Alors non, notre activité n’est pas uniquement appliquée à l’industrie. On travaille en multi-segments, nos technologies sont extrêmement réplicables et s’adressent à des segments de marché complètement différents. Donc on travaille dans l’industrie, mais aussi dans le transport ou encore la logistique. Avec des constructeurs automobiles on permet la mise à jour de véhicules connectés à distance. Dans le secteur du frêt on parvient à mieux connaître et à optimiser les conditions de transport des marchandises. On intervient également dans le domaine du bâtiment intelligent.
Comment définiriez-vous l’activité de SYNOX par rapport à celle d’IOTEROP ?
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
Je dirais que SYNOX s’appuie sur des technologies permettant de fournir à ses clients un service de bout en bout alors que IOTEROP est sur un niveau bien précis de la chaîne, un niveau qui se situe très en amont.
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
IOTEROP est un maillon, SYNOX assemble les maillons en fonction de l’usage, du besoin du client. Dans le domaine des objets connectés, il y a une somme de composantes qui vont faire que la solution va pouvoir se mettre en place. Les capteurs, la connectivité, la sécurité, le stockage, l’analytique, le pilotage, la supervision ou encore les interfaces de visualisation. Tous ces maillons là, le client doit pouvoir les appréhender via une solution complète. SYNOX assemble tout cela pour créer un service, pour faciliter l’accès aux objets connectés. En fait on est au cœur de la transformation digitale de nos clients.
En quoi IOTEROP et SYNOX sont-elles complémentaires ?
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
La complémentarité d’IOTEROP et SYNOX est au cœur de la question parce que l’interopérabilité est au cœur du problème. On voit qu’il va y avoir de multiples objets, de multiples réseaux, de multiples plateformes, pour de multiples usages, et donc derrière il va falloir arriver à orchestrer tout ça et à gérer la masse de données, de capteurs, de problématiques potentielles qui vont émerger.
Travailler sur des standards, des normes, des technologies pérennes et interconnectées permet de faciliter la montée en puissance de tout cela. Le rôle de SYNOX c’est aussi de s’appuyer sur les bons experts, les bonnes technologies, celles qui sont les plus pérennes, qui facilitent, qui apportent un retour sur investissement, un usage et une expérience utilisateurs pertinents.
Quels sont les 3 mots qui définissent le mieux SYNOX ?
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
Je dirais Standardisation, Sécurité et Expérience utilisateur. J’ajoute qu’intégrer les standards internationaux mis à disposition au travers des technologies d’IOTEROP nous permet à terme de faciliter le device management pour nos clients. Pour tout ce qui est objets et passerelles. Leur technologie nous permet de gagner du temps et de proposer un service plus pertinent, sur mesure, plus facile à maintenir, avec des fonctionnalités standardisées plus rapidement intégrables.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les standards et l’interopérabilité ?
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
Si on regarde ce qui se passe aujourd’hui quand on développe une solution d’objets connectés, la plupart du temps, on va tomber sur des solutions propriétaires qui s’appliquent à des secteurs très précis et dans un contexte de cloisonnement très fort. Les utilisateurs se retrouvent bien souvent bloqués par le fournisseur de ces solutions. L’objectif de l’interopérabilité est de sortir de ces carcans-là, de faire en sorte que ces fonctions de base, qui n’ont aucune valeur ajoutée à être propriétaires, et de les rendre complètement ouvertes. Faciliter la captation, rendre les appareils interchangeables d’un constructeur à l’autre, exploiter les données plus directement, faciliter l’évolution des solutions et le croisement des données, c’est vraiment ça l’enjeu de l’interopérabilité.
J’ajoute que la fragmentation induite par les solutions propriétaires a un impact de 40% sur la réalisation totale du potentiel de l’internet des objets. C’est donc une question de survie pour les industriels de sortir de ce cloisonnement. Les standards vont permettre de multiplier les usages et d’exploiter beaucoup plus facilement le potentiel de l’Internet des Objets.
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
Quand on parle de standard ouvert, on améliore aussi la sécurité. Quand on ouvre, on permet à tous d’améliorer le système. On voit que les détournements sur les voitures ou les caméras de surveillance sont généralement liés au fait que les standards ne sont pas respectés. Les standards limitent la cyber-criminalité. Avec des services mutualisés, les failles sont plus vite identifiées, réglées et mises à jour.
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
Grâce aux standards, on va tous utiliser le même langage et cela va permettre des déploiements à très grande échelle. On va être obligé d’intégrer l’interopérabilité. Et cette problématique se pose à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, les consortiums réunissent des acteurs du monde entier. IOTEROP participe à l’OMA (Open Mobile Alliance récemment renommée en OMASpecWorks ), un consortium qui regroupe tous les grands opérateurs et tous les grands industriels mondiaux. Nous faisons des contributions et sur le terrain, nous articulons cette technologie de manière concrète, en la mettant à disposition des industriels qui vont pouvoir intégrer ces standards très facilement dans leurs objets et solutions.
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
Nous en tant que plateformiste, on peut travailler sur des objets qui respectent des normes et qui sont déjà intégrés dans nos manières de travailler. On y est déjà. On sait les identifier, les provisionner, les gérer à distance et travailler l’usage pour l’utilisateur final.
L’interopérabilité va servir à tous, des professionnels jusqu’au grand public. Aujourd’hui quelqu’un qui a mis de la domotique chez lui, qui a une alarme connectée, une box etc. a besoin d’une application par objet. C’est à dire que la centrale d’alarme va être utilisée avec une application, les volets roulants de la maison avec une autre etc. Ici, les standards vont permettre de tout centraliser à des plateformistes comme SYNOX et de fournir une seule interface aux utilisateurs.
Vous venez de remporter un prix pour une prestation sur-mesure dédiée à une centrale d’EDF. Pouvez-vous nous parler de la collaboration IOTEROP / SYNOX dans ce contexte bien précis ?
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
On a répondu au concours « EDF Pulse » pour lequel il fallait automatiser le processus de maintenance des automates industriels impliqués dans la production énergétique des centrales nucléaires EDF. On a voulu répondre à cette problématique avec une offre de bout en bout et non pas avec une seule brique. C’est pourquoi nous nous sommes rapprochés de SYNOX avec qui on a déjà eu l’occasion d’expérimenter notre technologie. On savait qu’on était extrêmement complémentaires.
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
Il s’agit en fait d’une solution non intrusive basée sur des caméras vidéos hyper contraintes. Elles vont lire des écrans de supervision et ainsi améliorer la réactivité de lecture des codes erreur qu’il peut y avoir sur des automates, rendus connectés sans être au préalable prévus pour.
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
Oui, en fait, ce qui se passe c’est qu’il y a des cartes électroniques dans les automates qui gèrent les turbines, les pompes etc. Aujourd’hui, quand il y a quelque chose qui se passe sur ces cartes, des lignes s’inscrivent sur un écran cathodique. Ces données sont relevées par un agent régulièrement et saisies sur un tableur. Puis un automaticien analyse les données, interprète les erreurs et donne les indications de maintenance à faire sur la carte électronique. Donc pour améliorer le process on a mis en place une caméra connectée et intelligente qui capte les données en temps réel, fait l’analyse et transmet, via un réseau filaire sécurisé, à l’automaticien qui peut intervenir et déployer les opérations de maintenance correspondantes.
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
On a mis au point cette solution pour la centrale nucléaire de Golfech. Mais c’est un cas d’usage qui pourrait être appliqué à beaucoup d’autres usines. Ici, la problématique n’est pas liée à un nouvel objet connecté mais à la manière dont on intervient, grâce à l’IoT, sur un équipement déjà existant.
Au-delà de la fierté et de la joie ressentie, que représente pour vous ce trophée ?
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
C’est une récompense qui rassure sur le fait qu’on est sur la bonne voie et que ce qu’on fait est complètement reconnu par nos pairs. Ça montre que des professionnels au niveau mondial ont jugé que nos solutions étaient pertinentes. Avoir ce trophée là et déjà travailler sur la suite, c’est anticiper les besoins de nos clients, c’est savoir comment on va les amener de ce point A à ce point B, comment on va les accompagner au mieux dans la transformation digitale industrielle.
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
C’est un travail de longue haleine. Le marché de l’Internet des Objets est en train mûrir, les besoins de sécurité, de scalabilité sur de grandes échelles, d’interopérabilité et de mise à jour à distance sont maintenant des critères importants dans la mise en œuvre des projets. Ce n’était pas forcément le cas il y a quelques temps. La bonne nouvelle c’est que les industriels ont pris conscience de l’importance de ces facteurs et se tournent donc naturellement vers des technologies et des standards plus adaptés tels que ceux qu’IoTerop fournit.
Quelles sont les échéances pour atteindre un contexte plus standardisé et plus sécurisé ?
Hatem Oueslati, CEO IOTEROP :
On y est déjà, on y est réellement, en tout cas on est dans le dur. Ce que je vois, c’est qu’il y a aujourd’hui une accélération d’adoption de standards dans les démarches des industriels. On voit les opérateurs bâtir des plateformes qui sont de plus en plus basées sur des standards, qui anticipent, qui commencent à proposer à leurs constructeurs d’aborder ces standards pour permettre des gestions de flottes à très grande échelle. Des acteurs comme Ericsson ou comme Samsung mettent ces technologies standardisées au cœur de leur déploiement. L’industrie est en train de mûrir et d’évoluer dans un sens qui est pertinent, ça se transforme.
Les échéances sont relativement courtes. Encore une fois, ce sont les acteurs qui anticipent, ce sont ceux qui investissent, ceux qui s’appuient sur les bonnes technologies qui font les standards en devenir. Il y a quelques temps, tout le monde se fichait de la sécurité dans l’IOT. On voulait juste connecter des objets. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout la même histoire, les gens prennent à cœur ces problématiques de sécurité.
Merci pour vos réponses et félicitations pour le trophée !
Emmanuel Mouton, CEO de SYNOX :
Merci, mais pour nous ce n’est que le début !
> Communiqué de Presse sur l’IoT Solutions World Congress Award, catégorie Industrie